dimanche 28 février 2010

Correction and apologies

Mes plus plates excuses, il faut rectifier un élément important du message précédent. Je viens de me rendre compte en relisant bien les articles qu'en réalité la Cour constitutionnelle n'a pas déclaré inconstitutionnel un troisième mandat présidentiel, mais seulement la proposition de référendum qui aurait permis à Uribe de modifier la Constitution avant les élections présidentielles de cette année et de se représenter directement. C'est cette procédure qui était inconstitutionnelle, et pas le principe de permettre trois mandats à un président.

Du coup, Uribe n'a pas encore lâché l'affaire: ses petits copains au sein du Congrès vont travailler tout au long du prochain mandat à une réforme législative de la Constitution, qui permettrait une réélection aux présidentielles de 2014 (les mandats présidentiels sont de 4 ans en Colombie).

Tout dépendra donc du prochain gouvernement: s'il fait ses preuves, il est probable qu'un troisième mandat d'Uribe ne passe plus après un changement de régime de 4 ans. Si non, Uribe a toutes ses chances. Quoiqu'il en soit, il y aura tout de même eu un mandat de respiration pour voir s'il y a d'autres solutions au conflit armé que le bellicisme enragé d'Uribe, même s'il faut reconnaître qu'il a donné de bons résultats à court terme. Et il faut reconnaître également que ces bons résultats, c'est probablement grâce à sa longue période de pouvoir (deux mandats) qui a permis une continuité dans la stratégie gouvernementale de lutte contre les groupes armés.

samedi 27 février 2010

Surprise, surprise

Les secteurs anti-bellicistes et anti-réélection de Colombie frissonnent d'excitation depuis hier apres-midi: la Cour Constitutionnelle a rejeté la possibilité d'un référendum pour voter une réforme constitutionnelle qui permettrait trois mandats consécutifs a un président.
Ca veut dire: finie l'ere Uribe, et éloigné le risque des mandats a rallonge qui se terminent en élection a vie. C'est contre les principes de la Constitution colombienne qu'un président reste 12 ans au pouvoir.

C'est vraiment une surprise, parce qu'Uribe est tres populaire. En Amérique Latine, la popularité c'est comme le mélange de différentes pommes dans un crumble: le secret de la réussite. Aprés l'indépendance, les pays latinos se sont tous armés de Constitutions bien ourlées qui ne permettaient meme pas une réélection; et puis arrive un ptit gars joliment tourné, bonne bobine, la langue bien pendue, monte a la présidence, fait trois petits tours et ne s'en va pas. Un petit discours etniciste par ici, beaucoup de clientelisme par dessous la table par-la, et zou! réforme constitutionnelle, vous pouvez me réélire (c'est seulement si vous voulez, bien entendu....)

Et en plus, dans le cas de la Colombie, c'était pire encore. Parce que non seulement le señor Uribe est cousin ou pote ou beau-frere de toute la classe économique qui compte dans les hautes spheres du pouvoir, mais en plus il pouvait compter sur un appui populaire indestructible, a cause de la guerrilla et des paramilitaires. Les deux mandats d'Uribe ont été concentrés sur les accords de démobilisation des groupes paramilitaires, d'une part, et sur l'extermination systématique des groupes guerrilleros, d'autre part (surtout les FARCs.) Et avec succes, en plus: il a réussi à démobiliser une grande partie des paras et à tuer ou extraditer aux Etats-Unis beaucoup de leaders guerrilleros importants et de narcos. La "sécurité démocratique", ça s'appelle. Evidemment, les politiques publiques pour réduire les inégalités économiques et sociales sont restées un peu sèches, mais on peut pas être partout. Et puis ça fait quand même joli sur les affiches, "deux leaders de la guerrilla éliminés en Equateur!" (les problèmes de violation de la souveraineté du voisin, on verra ça plus tard à l'heure du martini).

Mais finalement, vous voyez, on est jamais à l'abri d'un coup de pouce constitutionnel. Tous les statuts facebook de mes copains disent à peu près "YAHOUUUUUU! Enfin on va avoir une démocratie!!!!" Bien sûr, ce sont les commentaires des gens de l'ICESI, qui ont des sous dans la caisse et des livres dans la bibliothèque. Ca m'intéresserait beaucoup d'entendre ce que disent les agriculteurs dans le Magdalena Medio, qui a été ravagé par les paramilitaires, ou alors dans le Putumayo qui est une zone de base des Farcs. Je pense qu'ils sont plutôt déçus dans ce coin-là.

Parce que maintenant, il faut penser à la relève. On n'est plus très loin des présidentielles (la propagande envahit toutes les rues, chaque petit espace libre, c'est du délire) et les candidats se tirent la bourre. Reste à voir si ce qui viendra après ne va pas détruire tous les efforts d'Uribe pour en terminer avec les groupes armés en adoptant une tactique plus soft, ce qui minerait n'importe quel effort pour améliorer la situation du 42% de Colombiens qui vivent en dessous du seuil de pauvreté. Un peu plus tard je vous ferai une mise au point des candidats et des grandes lignes de leur programme. Et je vous ai aussi promis une explication du conflit armé, c'est au four.

Il y a quand même un excellent point dans cette histoire: c'était drôlement inquiétant que la Colombie, démocratie stable depuis plus de 60 ans malgré la violence qui la secoue, réduise les chances de renouveau des institutions en permettant un troisième mandant consécutif aux présidents (n'importe quel président, tous griefs/adulation reconnaissante à l'égard d'Uribe mis à part). Un système politique doit s'oxygéner, et ça soulage de voir que c'est ce qui se passera. A voir comment vont se passer les présidentielles: il y a déjà eu 3 attaques des Farcs dans le Cauca alors qu'on est à trois semaines des élections au Congrès, et dans les journaux les découvertes de scandales de financement des campagnes et d'achat de votes pleuvent. Ca a toujours été comme ça et c'est d'ailleurs un peu mieux qu'avant, mais attendons voir.

lundi 22 février 2010

Salento, Valle del Cocora

17 décembre 2009: Premier voyage avec Fiona!!! On devait aller dans l'eje cafetero ("l'axe du café", la région caféière la plus prolifique de Colombie) avec une fille que j'avais rencontrée un jour à l'université et qui m'avait dit de venir avec elle et un groupe d'amis. Je ne l'avais pas revue depuis, et évidemment le plan n'a pas marché, ils n'y sont pas allés (ça arrive souvent ici. Rien qu'aujourd'hui ça s'est passé 2 fois, imaginez-vous). Donc j'ai dit " ah ouais? c'est pas grave, partons tous les trois (Fiona, Juan et moi) pour Salento", dans l'eje cafetero précisément. Après tout, il y a juste besoin d'un Colombien pour saler un peu l'affaire, pas de cinq, et on s'en sort très bien. On est partis tôt: Salento est un petit village au nord d'Armenia, une des trois grandes villes de l'eje cafetero. 4h de bus jusqu'à Armenia, 1h et demie d'Armenia à Salento.
Photos de bus, jamais géniales mais histoire de vous faire sentir le voyage.
Celle-ci m'a plu, en revanche. Elle a plu, il a plu, littéral.
Et... premiers pas sur la place centrale de Salento, sous la flotte.
Posée à la colombienne, on a un choc de culture sur la question, avec Juan. Je vous ai déjà parlé des Colombiens et des photos, n'est-ce pas?
Mais bon... ça va très bien à Fiona.
Salento, le village où le temps s'est arrêté au XIXe siècle. C'est sa réputation dans la région; il a été fondé en 1850 et on dirait qu'à peu près en 1890 il s'est figé, les gens ne voulaient pas passer au XXe siècle donc ils s'en sont tenus là.
Bon, ils pouvaient pas empêcher les voitures d'arriver. C'est surtout d'architecture qu'il s'agit en réalité, quand on parle de se figer dans le temps. Ici ils ont une nette tendance à détruire tout ce qui appartient au passé pour le reconstuire en très moche; vous ne vous êtes jamais demandé pourquoi Cali est si laide et goudronneuse alors que c'est une ville coloniale?
Mais gracias a Dios, (ici il faut toujours dire merci à Dieu, ne vous posez même pas de questions), Salento en a réchappé. El pueblo de calles cortas y recuerdos largos, l'appelle-t-on ici: le village aux courtes rues et aux longs souvenirs.









Coup d'oeil indiscret à l'intérieur d'un bar fantastique, avec musique rythm'n blues et cadres d'artistes locaux aux murs. On y a passé toutes nos soirées; tous les clients étaient des étrangers, bien sûr. La salsa, le merengue et la bachata, c'est génial pour danser, mais de temps en temps on se sent à la maison avec son Ray Charles.



Notre doux foyer de deux nuits! On a dormi tous les trois dans une chambre, porte immense qui ferme au cadenas et correspondance de l'hôtesse encore sur le bureau. Adorable, d'ailleurs, l'hôtesse, une petite vieille toute ridée dont on se demandait comment elle montait encore les escaliers. Mais fallait pas s'y fier, on s'est vite rendu compte qu'il y avait une main de fer derrière tout ça.
Je vous présente l'ejecutivo, le repas à 5000 pesos (à peu près 2 euros) que vous trouverez dans n'importe quel endroit de Colombie. Une soupe à part; et ensuite tout dans la même assiette: du riz au centre, des légumes ou des pommes de terre, de la viande, deux tranches de platano frit (on dirait une banane mais c'en est pas une, c'est plus gros et ça ne se mange pas cru. C'est délicieux) et une petite salade. C'est quasiment toujours pareil, mais ça vous cale. Et j'oubliais le jus de fruit qui vient avec, quand vous avez de la chance c'est vraiment un bon jus de fruits fraîchement pressés; je soupçonne que celui-là était de la confiture diluée dans de l'eau.
On avait plutôt froid, et on n'était même pas encore trempés. La soupe, c'est plus chouette à Salento qu'à Cali sous 40°C.
Une granadilla. On peut aussi ne pas la couper en deux, juste percer un trou et aspirer.
Il continuait à pleuvoir, mais on a dit "peu nous chaut; allons nous régaler des charmes de Salento, même trempés comme des soupes". Pour fêter notre enthousiasme, on s'est même offert des sombreros, Fiona et moi.
Un duende, un nain. Ils pullulent dans les légendes colombiennes. A Salento, ils les invitent carrément dans la maison.
Autour de Salento... Ca a commencé à se gâter. Quand on a décidé de monter en haut du mirador, (littéralement, l'endroit d'où on regarde), il pleuvait des cordes.

Mais ça valait la peine. La brume n'était pas trop épaisse encore et elle donnait même une note poétique à la magnificence du paysage.

Je crois que j'ai perdu cette écharpe et cette chemise verte en Equateur. Quelle tristesse.
Quelle maison vous voulez? On a joué à "quand on sera grand, beau et riche" avec Juan. Moi je la veux plus isolée, vous pouvez prendre n'importe laquelle de celles-là. Mais oui, je viendrai vous voir quand même.
Le moment où on commence à avoir très froid. Mais on fait comme si.
La vallée... C'est somptueux quand vous y êtes vraiment. Bien sûr, il faut imaginer.
En haut du mirador...

J'adore cette photo. On dirait qu'on est les deux protagonistes d'une série romantique colombienne, méga dramatique, avec toujours la petite héroïne sans le sou mais très belle qui va réussir à s'en sortir à force de travail acharné et d'honnêteté, ou alors dans les bras d'un gros gras narco, ça dépend du style de la série. Mais les dialogues sont kiffe-kiffe: "Carlos Antonio!!!" dit-elle. "Angela Isabel!" répond-il, et là on ne sait pas ce qui se passe parce que l'électricité a été coupée. Oui, elle va finir par revenir. Quand? Oh, ahorita... (ce qui veut dire ou dans 10 minutes ou dans 3heures, suivant la position de votre bonne étoile vis-à-vis de Neptune).
Celle-là était un raté, mais elle me fait rire.
On est restés un bon moment en haut à se faire tremper MAIS à savourer le paysage, et puis on n'a plus supporté le froid, donc là c'est direction le Barroco, le fameux bar dont je vous ai parlé. Aguapanelita con queso, le remède à tous vos maux: de l'eau chaude avec de la panela, qui est un sous-produit du sucre, on le récupère de la canne quand on fait le sucre. C'est super bon et beaucoup plus sain que le sucre, parce que le processus est moins long, c'est naturel. Et le must, c'est de le manger avec du fromage: il n'a pas beaucoup de goût (ah pardon Juan, "il a goût subtil") mais il se combine très bien avec l'aguapanela. Et puis de toute façon, c'était chaud. Le petit-dèj du lendemain à 7h: aguapanela, de nouveau, oeufs brouillés avec des tomates et des oignons, arepa, fromage et une tranche de pain.
L'autre visage de Salento, c'est-à-dire, sous le soleil. Le plan de la journée, c'était d'aller en jeep jusqu'au Valle del Cocora, pour voir les palmiers de cire, palmas de cera. Mais la jeep ne partait pas avant trois quart d'heures, donc on a eu le temps de monter sur la colline derrière notre auberge.

On a bien grimpé, d'ailleurs. Toutes les 20 marches dans les escaliers, il y avait un panneau qui expliquait que Salento était un trésor historique inestimable et qu'il fallait le protéger.
Tout en haut!!!
On est redescendus, on a sauté dans la jeep, 30 minutes de route dans la montagne magnifique, debout accrochés à l'arrière bien sûr pour ne pas rater le paysage. Et en plus, c'est plus marrant.



Et tadaaaa! Nos premiers palmiers de cire.



C'est devenu l'arbre national en 1985. Il faut vous dire qu'il est particulier. Dans la jeep, j'ai rencontré Alex, un guide du coin, qui m'a plaisamment raconté des tas de trucs à propos de la flore de la vallée. Entre autres, que le palmier de cire est le plus haut de son espèce. Vous allez vous rendre compte de ça. Et entre autres encore, qu'il n'y a aucun autre endroit au monde où pousse le palmier de cire à cette altitude: c'est un arbre de la côte, au niveau de la mer. Ici, on est entre 2000 et 3100 mètres d'altitude. C'est coquet, admettez-le.
C'est une vue à rester la bouche ouverte. Ils sont très impressionnants.



Ah, et ce que je ne vous ai pas dit, c'est qu'on est parti pour une expédition de 6h dans la montagne. On commence dans la vallée, bien sûr, et on profite des palmiers. Mais ensuite, on va grimper grimper grimper, et Alex m'a promis des colibris en haut d'une montagne, si j'arrive à suivre les panneaux. (Je ne sais pas bien ce qu'il a voulu dire par là; qui s'est moqué de mon sens de l'orientation??)
L'homme-arbre. On l'a baptisé et adopté, avec Fiona. Il est chouette.
Une heure de marche, à peine. Le climat est délicieux, chaud avec une petite brise qui sent bon. A un détour, en commençant à gravir la montagne, on a vu un petit chemin mouillé d'où arrivait un bruit de cascade. On y est descendus, bien sûr.
Fiona de la jungle...
On n'est pas encore à la cascade, mais ça va pas tarder.
Pas encore...
Elle était délicieuse, fraîche et claire comme une eau de source.
La voilà!
Juan se sentait l'âme aventurière ce jour là, donc il a absolument voulu qu'on ailler ramper sur les rochers pour voir jusqu'où on pouvait aller dans la cascade.
La réponse était: pas loin. Il nous restait quand même 4 ou 5h de marche alors on a renoncé à se tremper tout de suite et à faire toute la balade dans des chaussures pleines d'eau qui font scouich-scouich, aussi fun que ça paraisse.

Ha, sur ces ponts-là Fiona avançait pas par pas, elle mettait 10 minutes à les traverser, et Juan n'était pas beaucoup mieux!! moi je jouais au funambule.

Le pic le plus haut de cette chaîne de montagne, un peu plus de 3000 mètres d'altitude. Dans la niebla, la brume, ça lui donnait un air tout poétique et pensif, surtout qu'elle se déplaçait. Vous vous retrouvez à le regarder, les bras pendants, le nez en l'air et la bouche ouverte, en essayant de comprendre une chose mais sans savoir laquelle exactement.
Tout en haut de la montagne, on avait fait la moitié du chemin. On est content de trouver le refuge et le petit bonhomme que vous voyez dans le fond qui vous accueille avec un banc en bois et une aguapanela con queso (et oui...). On avait un peu de maïs et de jambon, on a mélangé tout ça et hop! voilà le déjeuner.

C'était tout calme, tout silencieux, avec un air tellement pur qu'il se buvait. Ca faisait du bien en sortant de Cali...
Et la cabane pour les colibris promis!
Ils étaient énormes. Ceux de l'université sont petits et super rapides, et on les entend à peine; mais ceux-là, ils tournaient toujours à 6 ou 7 autour de l'eau et des graines, et leurs ailes bourdonnaient. Après un moment sont arrivées une Américaine et une Irlandaise qu'on avait vues à Salento et qu'on avait croisées deux ou trois fois sur le chemin; elles ont déjeuné avec nous, et colibri en anglais ça se dit humming bird.
Una colombianada... Juan était mort de rire. La phrase correcte serait "si no va a pagar, no entre"(si vous n'allez pas payer, n'entrez pas); le panneau dit "sino ba apagar no dentre".
On ne le voit pas bien, mais là dans le fond il y a un énorme oiseau bleu. On avançait 10 mètres et il allait se poser sur un poteau plus loin, et ainsi de suite sur un bout de chemin. Il était sympa.
En redescendant, Alex avait dit qu'il ne fallait pas prendre le même chemin, mais grimper une autre montagne un peu plus petite mais avec une vue spectaculaire et qu'ensuite ça nous ferait descendre à côtés des palmiers de cire. La montée était raide; c'est le moment où les cuisses chauffent très fort parce que vous vous hissez à chaque pas, et vous ne voyez jamais le bout de cette montagne. Mais c'est super agréable, parce qu'il y a toujours cette petite brise qui vous rafraîchit les pommettes.
Et effectivement, c'était spectaculaire. Quand on est arrivés, on ne voyait rien: tout était dans la brume. Et brutalement, tout s'est découvert, et on s'est rendu compte que juste en face il y avait une envolée de montagnes, avec un grand pic en prime.

Aaaah, les jolis sombreros.
La maison derrière. On nous a fait signer un registre où on devait dire d'où on venait. Eh ben il y a plus d'étrangers que ce qu'on croit en Colombie... et énormément d'Américains et d'Allemands. Heureusement que Thibaud, Nomie et Clémence seront là pour équilibrer les statistiques.
Et j'ai oublié de vous dire, il y avait beaucoup de fleurs aussi.
Et des vaches. On se serait presque crus en Normandie.
Ces arbres là étaient super bizarres: on dirait qu'il sont brûlés ou tout secs, mais non. C'était leur couleur et leur forme.
La brume qui se déplaçait.
Et d'autres fleurs. J'adore celles-là.

Bon... on resdescend? la nuit va tomber dans 2 heures. Et la brume se lève, en plus. Dans le chemin tortueux, avec les arbres qui se penchaient, ça vous rappellait fortement Sleepy Hollow. Et on n'était même pas encore dans la zone des palmiers...
Voiiiiilà... Ils sont vraiment immenses, et ils avaient l'air complètement surnaturels. Ils surgissaient d'un coup à un détour de sentier, sans prévenir, et quand on était au pied de l'un d'entre eux on avait l'impression qu'on pouvait continuer à lever la tête et les yeux indéfiniment sans jamais atteindre les palmes.
On est descendus dans la vallée. La brume s'épaississait par moments et s'éclaircissait ensuite; c'est comme ça qu'on se fait surprendre par un palmier inopiné. Regardez où vous mettez les pieds.
Et on couuuuuuuuurt! Scène Hollywood à la colombienne. C'est peut-être kitch, mais c'était trop dur de résister.

Regardez: un instant capturé où la brume devient crème épaisse.

Dernière vue avant d'attraper la jeep pour nous redescendre vers Salento. Elle était blindée; donc on a fait le trajet assis sur le toit tous les trois. Ce qu'on avait pas vu venir, c'était la pluie violente sur les 20 minutes de route; heureusement, le conducteur nous a passés par la fenêtre une grande toile en plastique, et on s'est abrités dessous pour ne pas se faire trop tremper. On rate une partie du paysage, mais si vous vous ménagez un petit trou entre les plis de la toile vous arrivez encore à voir les palmiers qui s'éloignent derrière.