samedi 7 août 2010

Santa Marta - le vol du pélican

Arrivés a Santa Marta, sur la mer des Caraibes. C'est 26heures de voyage depuis Cali et on les a senties passer, mais viens maintenant c'est fini. Assieds-toi la, sur la digue, tes pieds n'atteignent pas l'eau mais on fera comme si.

A main gauche des immeubles modernes, les seuls de la ville, dont les vitres bleutées sous les arcades arrondies renvoient les rayons du soleil. Ils ne sont que trois. Juste derriere, de hautes collines surprises elles-memes d'etre la, une étendue vallonnante et découpée de foret vierge tout au bord de la ville. Elles sont voilées de brume dans le fond. Sur la rive, se penche une lignée de palmiers bordée de lampadaires; quelques tentes violettes et carrées a louer sur la plage étroite de sable grisaille, et de petites tetes noires par groupe de trois ou quatre émergent de l'eau. Il fait chaud, et l'air est humide, mais le ressac respire doucement.

Derriere toi s'étalent par terre sur des draps coupés les colliers de coraux et de coquilles, et les scupltures de bateaux ou de motos en fil de fer. Jette un oeil, la mama noire ou l'artisan aux dread locks relevées qui tient son stand te tombe dessus dans l'instant avec son grand sourire plein de compliments rodés pour que tu lui emmenes ses babioles. Mais il n'insiste pas. Au fond de la baie, une ile bossue avec son phare perché.

A ta main droite, une grappe de gamins qui se jettent en short, en T-shirt et lunettes de soleil du bord de la digue, en prenant 15 metres d'élan pour saler le plongeon, parce qu'il faut quand meme mériter l'attroupement oisif de dos bronzés qui se penche autour. Juste a coté de toi, un grand dégingandé vient de se jeter en pantalons et avec ses tennis. Ca le fait rigoler; et il s'esclaffe carrément en te regardant quand il n'arrive plus a remonter sur la mousse de la digue avec ses chaussures trempées. La grappe s'agrossit plus loin, et maintenant on dirait des manchots qui auraient inversé leur élan (vous savez, ca nage tres vite et pfuiiz! ca sort de l'eau en fendant l'air et ca atterrit en glissade controlée) et retourneraient en tirs suivis de la terre a la mer.

Derriere eux barbotent les gros bateaux du port commercial, cheminées alignées, grue dressée et containers empilés. Ils arretent les yeux, jusqu'a ce que les emporte plus au loin le vol du pélican. Tiens, retourne-toi, le bonhomme de la limonade avec sa charrette remplie de citrons voudrait bien t'en tendre une.

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